L'Épée de Stalingrad
À la fin août 1942, les troupes allemandes atteignirent la Volga, au nord de Stalingrad. La 4e Panzerarmee n'eut besoin que de quelques jours pour atteindre le fleuve au sud de la ville, isolant ainsi les soldats et civils de la 62e Armée soviétique. L’ordre donné par Staline le 27 juillet, "Plus un pas en arrière", était désormais gravé dans l'esprit des défenseurs. Ils réalisèrent rapidement que son slogan, "il n'y a rien derrière la Volga", reflétait la dure réalité qu'ils allaient devoir affronter.
Le lieutenant-général Tchouikov avait été témoin de l’efficacité redoutable de la Blitzkrieg allemande dans les steppes russes. Il sut tirer parti de la situation : les bombardements avaient réduit la ville en un champ de ruines, rendant facile l'établissement de lignes de défense surplombant les rues et places stratégiques de Stalingrad. Les Soviétiques durent se battre au plus près de l’ennemi, parfois à une maison ou une porte de distance, ce qui empêchait les Allemands d'utiliser l'artillerie ou de mener des bombardements.
Faits comme des rats
En octobre 1942, Stalingrad était devenu un symbole, tant pour Staline que pour Hitler. La bataille était désormais plus une question de prestige qu’un enjeu stratégique réel. Toute la campagne de l'Est se concentrait sur cette ville. À la mi-octobre, la Luftwaffe intensifia ses frappes contre les unités de l'Armée Rouge qui tenaient la rive ouest de la Volga. Plus de 2 000 sorties aériennes furent effectuées et 600 tonnes de bombes furent larguées par les Stukas sur Stalingrad.
Dans la foulée, trois divisions d'infanterie et deux divisions blindées, soutenues par des bataillons de soldats du Génie, encerclèrent les trois usines au nord de la ville, visant le centre de la ligne de front soviétique. La 14e Division Blindée réalisa une percée, isolant presque entièrement l'usine de tracteurs. La violence de cette attaque sectionna la 62e Armée Soviétique en deux. Le général von Paulus comprit que la capture de l'usine de tracteurs entraînerait l'effondrement du flanc droit des Russes. Il engagea alors des troupes fraîches dans la bataille pour éliminer les défenseurs soviétiques retranchés dans les bâtiments.
